Le progrès : un mythe dépassé ?

 
 
 
 

Intervention à la Médiathèque de Bédarieux 

vendredi  28 avril 2017 à 18h30

 
 

Le progrès : un mythe dépassé ?

 

1- L’idée de progrès est mise à mal aujourd’hui par la crise que nous traversons, que certains (Myriam Revaut d’Allonnes) nomment « sans fin », à la différence de la représentation habituelle de la crise comme moment critique appelant sa résolution et son dépassement. L’idée de Progrès vient de ce qu’il est convenu d’appeler « Les Temps Modernes », ce temps de la Modernité inaugurée par la révolution française mais dont on peut faire remonter l’origine à la Renaissance.

Comment définir le progrès ? Succession d’états état 1>>>>état 2>>>> état 3>>>>> telle que état 3 conserve état 2  en lui ajoutant quelque chose (un « plus »). Ce « plus » doit être un mieux : l’idée de progrès est inséparable de cette dimension axiologique. Rousseau insistait sur le caractère perfectible de notre nature, mais en précisant aussitôt que la perfectibilité n’était pas synonyme de perfectionnement, et qu’elle pouvait être « mère de tous les vices comme de toutes les vertus »

Deux question se posent : 1) En quel sens sommes-nous sortis de ce mythe du progrès (et en sommes-nous sortis) ? Comment sommes-nous passés d’un temps vécu comme le vecteur d’une histoire à faire, à un temps sans promesse ? 2) Ce mythe du progrès est-il vraiment dépassé ?

2- Le progrès, mythe fondateur de la Modernité.

Origine : idée chrétienne = histoire de l’humanité comme marche ascendante, progrès de lafoi en Dieu et dela croissance de l’Eglise. Mais avec la Renaissance, c’est sous le signe d’un hymne à la science (naissance ses sciences expérimentales) que le progrès est pensé. Puis avec les Lumières le progrès devient une loi objective dans les choses, étendue du domaine scientifique et technique au plan moral et social. La Modernité se caractérise par un rapport au temps particulier : la tradition = unité des temps sous l’égide du passé. Modernité = continuité des temps entre le passé, le présent et l’avenir selon une progression continue. L’humanité doit désormaisinventer collectivement son avenir en développant les germes contenus dans son passé. L’idée de révolution va venir concurrencer l’idée de progrès avec l’avènement des grandes philosophies de l’Histoire (le marxisme en particulier). Contrairement à l’idéologie de la révolution, celle du Progrès réussit à intégrer un compromis entre un idéal de transformation radicale et un idéal de conservation et de stabilité : l’acquis du passé est pensé comme important, le présent consistant à développer les germes contenus en lui afin que l’avenir soit dans son prolongement, mais « en mieux ». Il y a trois options fondamentales pour penser son rapport au temps, qui vont d’ailleurs être représentées par les principales forces politiques : la conservation (les conservateurs), le progrès (les libéraux), la révolution (le socialisme initial). Pour se persuader de l’importance de l’idée de Progrès dans la tête des hommes du XIX, il suffit de lire l’article qui lui est consacré dans la grande encyclopédie « Le Grand Larousse » de cette époque : « cette idée que l’humanité devient de jour en jourmeilleure et plus heureuse est particulièrement chère à notre siècle. La foi à la loi du progrès est la vraie foi de notre âge. C’est là une croyance qui trouve peu d’incrédules ».

Décrire le mythe du progrès revient finalement à décrypter la signification symbolique portée par l’idéal des Lumières : les hommes se libérant des chaînes de la servitude et de l’obscurantisme vont contractualiser librement entre eux (philosophie du contrat social qui connaît son apogée au XVIII) et réunir leurs énergies pour créer un monde nouveau selon leur raison et leur espérance au bonheur, produire l’avenir – à travers la production matérielle mais aussi intellectuelle et spirituelle – selon les principes de la raison universelle : il s’agit en fait d’une entreprise de concrétisation de cette universalité abstraite selon trois dimensions ou directions : les sciences et les techniques, le droit moderne et la mise en forme juridique de tous les rapports sociaux, l’économie marchande rendue possible par la monnaie. C’est ce que Marcel Gauchet  appelle « le complexe technico-juridico-marchand ».

3- Les premières mise en cause de cette croyance au progrès sont de nature épistémologique et proviennent des sciences sociales. Deux ou trois auteurs emblématiques à ce titre : Poppers et sa critique de l’historicisme = croyance en un destin de l’humanité qui la vouerait à atteindre un but fixé à travers des étapes nécessaires. On peut décrire des tendances, qui sont destinées à se poursuivre, à se transformer, voire à disparaître, mais la prédication de l’avenir est impossible, car il est fondamentalement indéterminé. Nous retrouvons une critique très voisine de Hanna Arendt : on ne peut plus penser l’histoire de façon purement déterministe, comme un « cours objectif des choses », sans tenir compte de tous les possibles contenus dans les actions humaines et leur irréductible liberté. Claude Levi Strauss et sa critique de l’ethnocentrisme. La croyance occidentale au progrès relève d’une telle attitude : nous pensons notresociété et son développement (comme d’ailleurs les autres sociétés) à partir de critères qui sont prévalents dans la nôtre (notamment le développement économique). Ainsi nous allons situer les unes et les autres sur un ligne de développement prétendument évolutionniste (transfert de l’évolutionnisme biologique à l’évolutionnisme social), dont nous serions l’aboutissement, chaque autre culture étant perçue comme une étape dans cette progression linéaire et unidimensionnelle. La réalité est toute autre : une culture donnée va s’attacher à développer une dimension qui lui est propre et qui ne sera pas celle d’une autre. Ainsi, juger de ses propres progrès en vue de l’avenir, c’est se demander quelle(s) dimension(s) que d’autres sont parvenus à développer ne l’ont pas été chez nous… Levi Strauss cite l’exemple des machines que nous avons su développer spectaculairement, alors que l’extrême orient avait plusieurs millénaires d’avance sur l’exploration de cette « machine » particulière qu’est le corps humain, et les rapports entre le mental et le« physique ».

La pertinence d’une telle critique, qui établit le relativisme culturel entre les cultures, doit être nuancée par l’observation suivante : Il y a un processus de mondialisation de cette même culture occidentale. Qui peut refuser aujourd’hui ses propositions en termes d’économie, de mode de vie, de modèle démocratique d’organisation collective (l’Etat nation) ? L’appropriation de ses propositions peut n’être que « déclarative », et dans tous les cas elle est originale, c-à-d dans le respect de ses propres valeurs civilisationnelles. Une mondialisation qui ne va pas sans susciter des réactions contre l’assimilation culturelle et les inégalités, mais qui génère une « culture-monde » (Lipovetsky) métissé, hybride, préservant une forme d’équilibre entre diversité et uniformisation. La question du progrès n’est par conséquent plus seulement la question de nos sociétés occidentales mais aujourd’hui elle est devenue une question planétaire.

4- Une « crise sans fin » qui impacte fortement notre croyance au progrès. Qu’est-ce qui finalement est responsable de ce nouveau scepticisme/ progrès ? Une crise sans fin dont les principaux aspects sont connus : crise écologique (climat, pollutions massives, pénurie d’eau, épuisement des ressources agricoles et halieutiques, biodiversité, empreinte écologique (consommation d’énergie disproportionnées par rapport aux ressources de la planète) , crise sociale (écart grandissant entre les riches et les pauvres sur la planète malgré l’accroissement des richesses, chômage qui semble s’installer durablement dans les pays développés), crise politique (principalement : sentiment d’impuissance démocratique, c-à-d l’incapacité à agir de façon significative sur ce que nous sommes et ce que nous voulons devenir, ce qui est la définition même de l’idéal d’autonomie de la démocratie. Cette impuissance est la cause de la montée des populismes et de la défiance généralisée/au politique, crise géopolitique : la question de la montée en puissance de l’islamisme radical et du terrorisme… Et enfin, la crise existentielle : elle rejoint la crise politique et sociale. L’accélération du temps de nos vies entre de plus en plus en tension avec un temps psychologique plus ajusté à nos besoins et à notre développement. Cette accélération est subie la plupart du temps et n’est pas motivée par un horizon ou un but clair et désirable, mais par la peur de tomber avec d’autres dans le cercle des exclus. Nous nous sentons comme pris au piège d’une dynamique aveugle que nous ne maîtrisons pas et dont nous ne parvenons pas à identifier le terme : « nous y allons, mais nous ne savons pas où nous allons ». Ce sentiment d’impuissance devant la puissance du système est peut-être le problème essentiel de la question de ce soir.

5- Un avenir « infigurable » 

Nous vivons des temps sociaux où l’avenir est infigurable. Il fait tout d’abord insister sur le fait qu’une caractéristique importante de la temporalité moderne est qu’elle s’ouvre sur un avenir qui n’est pas écrit et qui est donc marqué par une contingence et une incertitude radicales. Pourquoi ? En se défaisant des anciennes transcendances du passé et de cette référence exclusive à ce passé fondateur (sur le mode de la reproduction du modèle), l’esprit « marche dans les ténèbres » (Tocqueville : « le passé n’éclairant plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres »). Le mythe du Progrès a longtemps tenu lieu de repère et occupé le vide ainsi ouvert, en réarticulant la continuité des temps passé/présent/avenir autour d’une histoire à faire téléologiquement orientée (c-à-d orientée par des fins qui sont posées comme la destination ultime de l’Histoire). En son absence, on assiste à un effondrement ou une dislocation de cette continuité des temps. Phénomène que beaucoup ont qualifié de « présentisme » : La puissance du présent, sa vitesse, creuse de plus en plus l’écart avec le passé, au point que le champ d’expérience de ce passé ne vient plus nous renseigner sur ce que les historiens appellent « l’horizon d’attente » (c-à-d la manière dont l’avenir est projeté). L’hypertrophie du présent annihile les deux autres temps, et nous empêche de nous donner de l’avenir une représentation un tant soit peu figurable(sinon sous la forme du catastrophisme, nous allons y revenir). Nous retrouvons là notre idée d’impuissance, et de dynamique qui nous échappe : quelle est la résultante de toutes ces énergies mobilisées dans la production de l’avenir ? Nous n’en savons rien et surtout il nous semble ne pas pouvoir peser sur ce résultat. L’idée d’un temps vecteur d’amélioration (le progrès) ne nous vient plus en aide…

6- Un mythe dépassé ?

Dire que la Modernité est en quelque sorte « portée » par ce mythe du progrès ne constitue pas un jugement dépréciatif, au contraire. Loin d’être une construction factice et sans fondement, il s’agit du « grand récit » de cette époque, et son efficience a été remarquable. La question posée par l’érosion actuelle de ce « grand récit » est la suivante : la crise actuelle signifie-t-elle un changement radical d’époque, c-à-d une rupture d’avec la Modernité, une discontinuité radicale des temps en faveur de ce que certains appellent « la postmodernité » (cf. par exemple Michel Maffesoli qui défend l’idée d’un retour à une conception cyclique des temps, et pour qui toutes les anciennes références de la Modernité sont devenues obsolètes) ? Franchissons-nous un « seuil d’époque » ? Peut-on se passer vraiment d’envisager l’avenir et l’orientation de son action ? La crise peut-elle être la norme de notre existence ? Telles sont les questions posées dans le livre de Myriam Revaut d’Allonnes… Nous pouvons penser aussi que cette « crise de l’avenir » n’est qu’un moment de « suspend historique » pouvant déboucher sur un dépassement des difficultés, et renouer avec une forme de continuité des temps compatible avec l’idée de progrès, moyennant un travail autoréflexif de la Modernité sur elle-même, c-à-d sur ses limites et les obstacles qu’elle a générés elle-même dans ses derniers développements. Autrement dit, rupture d’avec la Modernité, ou rupture dans la Modernité, de l’intérieur d’elle-même ?

7- Cette interrogation nous conduit tout d’abord  à identifier trois voies possibles :

a) Dans une perspective continuiste où l’on tire mécaniquement les conséquences ultimes de la configuration présente, la prédiction à long terme ressemble au pire. En lieu et place d’un horizon prédestiné au progrès, c’est la programmation du désastre sans possibilité de bifurcation. La perspective du progrès est renversée en son symétrique de la perspective du pire. Des auteurs comme Hermut Rosa, Hans Jonas, Jean Pierre Dupuy vont plutôt dans cette direction. Même si Jonas et Dupuy à sa suite utilise le concept de catastrophisme éclairé : c’est la peur du pire qui peut constituer à un moment donné ce « principe heuristique » capable de nous montrer à quel point l’homme est dangereux pour lui-même et sa propre demeure, et donc de provoquer un sursaut. Ici, la boussole quant à l’orientation à venir n’est plus la figure du progrès mais la menace à anticiper (heuristique de la peur »).

b) Nous sommes entrain de franchir un seuil d’époque nous faisant sortir de la Modernité ou du moins de l’efficience de son schème directeur. Emergence progressive d’une postmodernité qui rendrait obsolète les valeurs de notre démocratie (dont celle du Progrès). Cette idée est particulièrement développée dans les nombreux livres de Michel Maffesoli qui annonce le retour de formes archaïques de vivre ensemble (« Le temps des Tribus »), et où toute dimension axiologique unificatrice a disparu, remplacé par « le polythéisme des valeurs ». 

c)Nous allons nous attarder un peu plus sur la troisième voie : elle regroupe tous ceux qui tentent de renouer avec l’idée de progrès tout en restant dans le cadre de la Modernité. Nous pouvons très sommairement proposer trois (ou quatre) grandes classes de réponse :

→ Les utopies révolutionnaires. La plus ancienne de toutes, mais qui ne semble pas vouloir mourir, malgré les démentis de l’Histoire. Cependant ce qui faisait leur force semble bien avoir disparu : la capacité qu’elles avaient de s’étayer sur une conception téléologique du Temps où le destin et l’émancipation terminale de l’humanité étaient inscrits dans la marche de l’Histoire : cette grande « machinerie » des philosophies de l’histoire s’est volatilisée en fumée, et de telles idéologies n’apparaissent plus que comme des fictions idéalistes et déconnectées du réel, privées ainsi de leur socle théorique.

→ Le modernisme et sa version radicale, le transhumanisme. Le néolibéralisme actuel propose de construire un monde meilleur avec toujours plus de la même chose (plus et mieux en ce qui concerne la production de richesses, sans changer les normes et les valeurs), et peut s’appuyer sur l’optimisme débridé du « trans » ou « post » humanisme, qui revendique d’ailleurs l’héritage du vieil humanisme des Lumières. ? Le progrès des techniques, qui lui n’ jamais failli (dans ce domaine, le développement est depuis quelques décennies exponentiel) doit pouvoir nous permettre de poursuivre l’aventure prométhéenne telle que nous l’avons commencée, et surmonter tous les défis qui se présentent. En matière de progrès, il est de plus en plus question de perfection et « d’augmentation individuelle » –idéal individualiste d’une « vie augmentée », en résonnance avec « la société des individus ». Les attentes sociales ou culturelles du siècle dernier font place davantage à la promesse d’un corps et d’une santé parfaites, voire immortel… Pour nuancer ce propos, les avancées en matière d’intelligence artificielle et de biotechnologie, ainsi que les recherches encore très marginales dans le domaine de l’écologie industrielle ou de « l’économie cyborg », visent également à apporter des réponses « techniques » à la crise écologique, mais encore plus globalement à tous les problèmes mondiaux du vieillissement, de l’alimentation, de l’environnement…etc.

Il faut d’ailleurs ranger dans cette catégorie, tous ceux pour qui c’est la révolution numérique qui va littéralement métamorphoser l’ancien-nouveau monde en bouleversant les fondements du capitalisme jusqu’à son « éclipse totale ». C’est notamment la thèse de Rifkin (« La nouvelle société du coût marginal zéro ». Cette théorie du « coût marginal zéro » affirme que la baisse vertigineuse des coûts de production avec la révolution informatique va déboucher sur la quasi gratuité des biens et des services, et donc ruiner le capitalisme, au profit d’une économie du partage et de la gratuité… Les anciens modèles de croissance seront remis en cause sous le primat des « communaux collaboratifs »… J’évoque ici cette autre réponse (dont la crédibilité économique est contestée)  pour montrer comment là encore le modernisme nous propose une « révolution douce » sans qu’il soit fait allusion, à aucun moment, à l’importance du politique dans cette affaire… Le changement est pensé comme une transformation progressive à partir des initiatives d’acteurs innovants (c’est le mot clé)dans tous les secteurs de la nourriture, de l’énergie, de l’économie, de la démocratie, de l’éducation… C’est également le parti-pris du film « Demain », qui est lui-même emblématique de ce mode de pensée (Rifkin y tient d’ailleurs une place de choix). Ce qui est important dans cette optique, ce sont les réseaux, leur extension et leur inter-connection. Le collectif n’est pas pensé comme tel au niveau du pouvoir politique, mais plutôt comme une construction naturelle, résultat d’une addition ou d’une agrégation d’initiatives individuelles ou de petites communautés. En cela, cette pensée rejoint en partie celle de la postmodernité (Maffesoli revendique d’ailleurs une certaine proximité avec ce genre d’initiatives). Cela nous permet de faire la transition avec la troisième réponse qui aujourd’hui ne peut être évoquée que sous la forme d’une interrogation, mais cette réponse conditionne de façon décisive, à mon sens, la réactivation possible de l’idée de progrès.

→ Comment retrouver un certain pouvoir sur un système qui aujourd’hui semble fonctionner seul ? Certes le changement prend sa source dans la société civile, mais l’articulation avec la question du pouvoir est essentielle. Celui-ci apparaît comme impuissant aujourd’hui, et c’est bien la cause principale de notre inquiétude et de notre scepticisme quant à l’avenir. Comment retrouver une action qui ne se contente plus d’accompagner tant bien que mal l’accélération de mutations économiques non contrôlées, mais qui permette résolument de « se gouverner soi-même », dimension fondamentale de la démocratie véritable. Gouvernement dont on sait par ailleurs qu’il ne peut plus être celui d’une main mise publique sur les forces économiques privées… Nous n’avons jamais été aussi libres qu’aujourd’hui sur le plan de notre autonomie individuelle… Et pourtant nous nous sentons totalement impuissants en termes d’autonomie collective. Le pouvoir individuel ne parvient plus à se convertir en pouvoir collectif, or c’est en quelque sorte un principe premier de la démocratie.  Comment pouvoir dépasser cette disjonction entre les deux, tel est l’enjeu contemporain. Enjeu ouvert, sans prédestination (il est possible que nous fassions un mauvais usage de cette liberté, rien n’est joué à l’avance).

Le temps téléologiquement orienté est bien un mythe aujourd’hui dépassé, au sens d’une Histoire qui se dirigerait vers sa propre fin et qui obéirait à une loi déterministe. En revanche, il est possible de renouer avec la pensée d’une Histoire ouverte aux possibles et de retrouver le fil d’un monde à construire dans un contexte désormais d’incertitude. Continuer d’être moderne implique que la société sorte de la méconnaissance qu’elle a vis-à-vis d’elle-même et qu’elle soit capable de s’auto-analyser et de mieux comprendre les ressorts de ses limites et des maux qui l’affectent dans ces derniers développements. Le fait de ne plus être en présence d’un avenir préfiguré ne doit pas nous empêcher d’agir…

 

                                                                                                                                Daniel Mercier, le 28/04/2017