Usage philosophique du concept de médiation dans la philosophie politique de Marcel Gauchet

 
 

Intervention 29 mai à Béziers dans le cadre de l’Institut Régional de la médiation

Une approche philosophique de la médiation comme articulation de l’individuel et du collectif, à partir des travaux de Marcel Gauchet

Je ne sais sincèrement pas ce que cet apport philo peut vous apporter dans votre réflexion d’ensemble sur les pratiques de médiation… Il m’a simplement paru intéressant de voir comment la philo politique de MG - pouvait manier ou faire usage d’un tel concept… je me propose d’utiliser, sans plus de précautions méthodologiques, trois entrées possibles : médiation et politique (et donc pouvoir), médiation et autorité, et pour finir la médiation comme possible concept central pour définir ce que peut être la forme moderne du nouveau sujet politique, qui peut sans doute nous aider à penser l’avenir de nos sociétés modernes… MG n’a jamais formalisé plus que çà l’usage qu’il fait de cette notion, mais il m’a semblé qu’un tel usage répété était intéressant à mentionner… Si le concept de médiation a trouvé des usages féconds dans un certain nombre de domaines (droit, éducation, psychologie), il est peu travaillé en philosophie (excepté dans la philosophie religieuse et la théologie, et aussi la philosophie de Hegel). La médiation joue un rôle essentiel dans le fonctionnement des groupes humains, en particulier pour articuler l’individuel et le collectif, l’individu à sa société…

DEFINITION PHILO (VOCABULARE TECHNIQUE ET CRITIQUE DE LA PHILOSOPHIE, LALANDE)

« Action de servir d’intermédiaire entre deux termes ou deux êtres ».

Une relation est immédiate quand elle est sans intermédiaire, et médiate lorsqu’elle fait appel à un troisième terme.

1) La fonction médiatrice du politique : l’existence collective de toute communauté humaine  passe par le politique (et donc aussi un pouvoir séparé)

Pour MG en effet, la condition politique (c’est le titre d’un de ses livres) est l’exception humaine par excellence au sens où le politique est ce qui nous extrait de l’animalité : c’est l’activité par laquelle « les sociétés s’appliquent à elles-mêmes » : elles se définissent elles-mêmes pour ce qu’elles sont et veulent être. Ce processus est en lien direct avec la question du pouvoir politique : « Les sociétés humaines se changent et se gouvernent, puissance qui se concentre dans l’exercice d’un pouvoir, forme institutionnalisée de cette capacité d’action sur soi-même comme ensemble ». Mais aussi :

« Il y a du pouvoir parce que les communautés humaines ont du pouvoir sur elles-mêmes, à l’échelle de leur ordre d’ensemble. Ce qui passe par une instance séparée qui les place en extériorité vis-à-vis d’elles-mêmes. Instance qui tend à être personnifiée, identifiée à une personnalité particulière. Instance médiatrice qui met la communauté humaine en rapport avec elle-même en la disjoignant d’elle-même : capacité d’agir sur elle-même au nom d’une idée d’elle-même ; un pouvoir est idéel ou n’est pas. ».

Idéel car il n’y a pas de pouvoir sans que la communauté se donne une idée d’elle-même à travers lui.                     

Le pouvoir est donc un instrument de médiation qui médiatise la relation entre la communauté et elle-même.  L’existence de tout collectif humain passe par une instance médiatrice entre lui-même et lui-même, c’est ce qu’on peut appeler le pouvoir… Ce qui passe par une instance séparée qui le place en extériorité vis-à-vis de lui-même. Historiquement, cette dimension a été captée par les religions (sociétés d’Ancien Régime). Cette essence du politique comme spécificité humaine est l’objet par excellence de la philosophie politique… Ce pouvoir en démocratie devient pouvoir en commun par la représentation, mais toute forme de pouvoir remplit un tel rôle, avec des modalités évidemment différentes : cette puissance de la communauté vis-à-vis d’elle-même est bien sûr voilée dans une société traditionnelle qui obéit à un principe de légitimité hétéronome. Principe qui s’énoncerait à peu près de la manière suivante : notre existence collective (et sa structuration) est fondée sur un principe qui est extérieur à elle-même, celui de la puissance divine. L’union des hommes entre eux se réalisent par la médiation d’un pouvoir dont la légitimité repose sur « plus haut que soi », à savoir qu’il est le représentant  sur terre de la puissance divine (régime de « la Loi de l’Autre »). Mais ce « principe de légitimité hétéronome », c’est encore une façon de disposer de soi, ô combien, que de poser qu’on ne dispose pas de soi, que c’est à d’autres, ancêtres ou dieux, antérieurs et supérieurs, qu’on doit d’être ce qu’on est.  Contrairement aux sociétés animales, les collectifs humains se caractérisent par cette sorte de réflexivité et de puissance qu’ils peuvent exercer sur eux-mêmes. C’est la raison aussi pour laquelle ils ont une histoire, quels que soient ce qu’ils peuvent se raconter à ce sujet... Les sociétés traditionnelles peuvent bien se penser hors de l’Histoire au sens moderne, elles ont bel et bien une Histoire également...  Aux antipodes du  renoncement  religieux, l’autonomie processuelle de la société démocratique pose au contraire  comme principe la volonté explicite d’autonomie, c’est-à-dire ce que MG appelle « le principe de légitimité autonome ». Le pouvoir ne peut plus être que l’expression de la volonté des seuls individus également libres. Lorsque celui-ci est « représentatif », la représentation assure le lien avec les besoins et les intérêts du peuple : instance tierce ou médiatrice entre la communauté des individus particuliers et cette même communauté en tant que collectif. Mais dans les deux cas, structuration sociale hétéronome ou autonome, l’idée d’un rapport immédiat et naturel à soi-même est illusoire. Une médiation est nécessaire. En ce sens, le pouvoir doit être défini comme instance médiatrice.

Illusion que l’on pourrait qualifier de néo-libérale : la société est pensée comme un fait naturel, oblitérant la dimension symbolique et le caractère institué de l’être-ensemble, et méconnaissant la fonction médiatrice du politique ; croyance qu’il n’y a que des individus de droit. Le seul pouvoir admissible est le pouvoir de l’arbitre, le pouvoir judiciaire qui tranche les litiges et définit les règles de la coexistence ; le droit sans l’Etat. Il reste de la politique un marché des droits arbitré par des juges.

2) La fonction médiatrice de l’autorité : entre l’individuel et le collectif

Il ne s’agit pas de traiter globalement du phénomène de l’autorité, mais de montrer en quoi elle assure la médiation entre l’individuel et le collectif…

Hannah Arendt a sans doute raison. Elle est la première, après la guerre, à avoir diagnostiqué l’effondrement de toutes les formes traditionnelles d’autorité dans les sociétés modernes occidentales. Mais MG a raison aussi quand il dit qu’il ne faut pas confondre les formes historiques de l’autorité telles que celles que nous avons connues, associées à la religion et à la tradition, et le fait même de l’autorité, qui est lui-même en quelque sorte indépassable car constitutif de toute existence en société, en tant qu’elle est ce qui permet l’articulation entre l’individuel et le collectif. Rouage inhérent au mécanisme social lui-même, à l’articulation entre l’être-soi et l’être ensemble, dit-il encore…Si c’est le cas, si l’autorité répond ainsi à ce besoin spécifique de médiation entre l’individuel et le collectif, il est donc plus que nécessaire de réfléchir à une restauration de l’autorité qui ne sera plus jamais celle du passé (autorité vécue comme transcendante, que cette transcendance soit ancienne (Dieu, la Nature, la Tradition, les Ancêtres….) ou plus récente (Le Peuple, la Volonté générale, la Classe sociale ou la Patrie…). Comment donc créer les conditions d’une autorité que l’on regardera d’un oeil laïc « à distance égale de la révérence béate et de l’horreur sacrée ». L’autorité traditionnelle est vécue comme repoussoir par la Modernité, qui lui substitue au contraire l’immanence de la raison, l’examen rationnel, et ce qui lui est naturellement associée, la prééminence de ses valeurs d’égalité et de liberté. Même si l’attitude de nos contemporains à son égard reste ambivalente, puisqu’un sondage de 2016 (Ipsos) montrait que 88% de français souhaitait « un vrai chef en France pour remettre de l’ordre », et 83% pensait que « l’autorité était une valeur trop souvent critiquée ».  La question de savoir quelles sont ces nouvelles formes d’autorité qui peuvent concilier ces deux vérités partielles que sont la loi de la transmission et de l’héritage d’une part sans laquelle aucune éducation n’est possible, et d’autre part la dynamique de promotion des valeurs de l’égalité et de la liberté, ne peut être ici qu’évoquée : disons que l’autorité nouvelle sera relationnelle ou ne sera pas et ne pourra être qu’un compromis et une mise en relation de ces deux logiques en partie contradictoires. Mais nous devons nous préoccuper de bien comprendre cette exercice de l’autorité comme dispositif de médiation entre l’individuel et le collectif… Trois observations à ce sujet : 1) l’autorité est par essence représentative. C’est-à-dire ? Qu’elle s’exerce au nom d’autre chose que d’elle-même, qui lui donne sa légitimité. Elle « fait signe vers un au-delà d’elle-même » : une valeur collectivement partageable, un principe de validité générale. Ce « tiers » est extérieur à elle et s’appelle La République, les missions d’éducation et d’instruction du professeur…etc. et donne en quelque sorte « l’autorisation » à cet usage de l’autorité. Car l’autorité relève fondamentalement d’une autorisation qui, comme le dit Hobbes, est donnée par les hommes à ceux ou celui qui les représentent et assurent leur protection et la possibilité d’une existence collective. C’est en quelque sorte le principe de la « délégation ». Ce tiers est toujours censé représenter le commun, qu’il soit transcendant comme dans l’ancienne autorité où il est quasiment de droit divin, ou qu’il soit laïc et immanent aux règles de fonctionnement de notre République (comme par exemple l’autorité d’un enseignant). Il est toujours chargé de mettre en relation l’individuel (l’individu sur laquelle elle s’exerce) et le collectif (la société). Pourquoi cette mise en relation est-elle aussi importante ? 2) La force sans le droit s’appelle la dictature. Mais que produit le droit sans l’autorité ? C’est alors une lutte de tous les instants pour l’application coercitive des règles. Le droit doit bénéficier du concours de l’autorité, c’est-à-dire de l’appui de sa légitimité. Car le phénomène de l’autorité est inséparable de l’adhésion et de la reconnaissance des acteurs. C’est en ce sens que l’on peut dire que l’autorité est le « grand levier pacificateur des sociétés humaines », dans la mesure où une société qui ne connaîtrait que la force et le droit serait proche du cauchemar. 3) Il y aura toujours, que nous le voulions ou non, une transcendance du collectif, au sens où nous appartenons à une collectivité qui nous a fait comme nous sommes, qui nous précède et nous antécède, qui nous procure le langage, nous investit de son héritage, nous infuse la culture et les idéaux qui nous guident (quoiqu’en disent les naïfs individualistes !). L’autorité, et sa dimension représentative (qui représente cet « au-delà » dont nous venons de parler, même s’il ne s’agit pas nécessairement d’un regard religieux mais qui peut être laïc…), répond à ce besoin spécifique de médiation entre l’individuel et le collectif

3) Vers un  nouveau « sujet politique » où la médiation joue un rôle central…

Malgré une modernité inachevée et en partie dévoyée, MG reconnaît que l’expérience de la démocratie depuis plus de deux siècles a tout de même conduit à des progrès dans l’esprit du fonctionnement démocratique.  

► Parmi les progrès dans l’histoire de la démocratie, il y a le consentement au mécanisme représentatif, même si les sirènes de l’autogestion ne sont pas tout à fait mortes… les deux raisons principales de ce choix sont les suivantes : la première, que Benjamin Constant avait affirmé le premier, c’est que « la liberté des Modernes » (contrairement à celle des anciens) donne la priorité aux affaires et à la jouissance privés plutôt que de prendre en charge directement les affaires du pays. Les citoyens préfèrent à ce titre déléguer ce pouvoir, non pas pour s’en désintéresser – ils souhaitent pouvoir exercer un contrôle permanent sur ses représentants – mais pour avoir la disponibilité de s’occuper de leurs propres affaires… L’évolution de nos sociétés démocratiques libérales conduisant à une dissociation de la société civile par rapport à L’Etat (la représentation étant en quelque sorte l’expression dérivée ou secondaire de cette société civile) donne raison à Benjamin Constant et à cette « Liberté des Modernes »… Il y a une raison plus fondamentale qui explique la supériorité du système représentatif sur la démocratie directe (en dehors des difficultés pratiques de sa mise en œuvre) : le choix des représentants, et tout ce qu’il implique en termes de campagne électorale, de programmes, de confrontation de points de vue, permet de « faire le point » régulièrement sur l’état de la société et de ses problèmes. C’est une forme de  « médiation réflexive » nécessaire au milieu du flux des évènements que ne permettraient pas les discussions permanentes de la démocratie directe. Voilà donc apparaître encore une fois le terme de médiation… C’est argument n’est pas habituel mais intéressant dans la mesure où il montre que la participation des citoyens va ici beaucoup plus loin que le seul acte électoral. Nous retrouvons la même idée d’une société qui a besoin de se « représenter » - au sens ici scopique de se regarder - régulièrement pour faire réflexivement le point sur son état (médiation de la communauté avec elle-même à travers les dispositifs nécessaires aux choix des représentants).

► Il y a un deuxième progrès acquis au fur et à mesure d’expériences souvent difficiles de notre démocratie, mais qui prend la forme d’un deuil par rapport aux premières convictions : la division des opinions et des intérêts est indépassable, et une des fonctions principales de la représentation est de faire figurer ces divisions dans le peuple et les contradictions qui le traversent. Le processus représentatif ne s’arrête jamais : il ne consiste pas seulement à désigner ceux qui seront au pouvoir car il débouche sur la formation d’une majorité et d’une opposition. La position de la majorité est relative, tenue en permanence d’établir la raison d’être de sa politique. Mais nous devons saisir toutes les conséquences théoriques de cette réalité : c’est le mythe de l’unité du peuple qui vole en éclats, ou dit autrement, la vison idéale de l’unanimité de la « volonté générale » (nous allons revenir sur ce modèle rousseauiste présenté dans le Contrat Social). L’intérêt commun est bien sûr ultimement la référence dernière, mais la réalité est la division, et le pouvoir ne peut s’exprimer au nom du tout qu’en faisant des compromis avec l’opposition. Cette idée que le peuple n’a de sens à être représenté que dans ses partages et ses oppositions  est la chose la plus difficile à digérer dans l’histoire du gouvernement représentatif, en particulier à partir de l’apparition de la lutte des classes… Que nous pensions qu’elle existe encore ou non, il est clair que les clivages sociaux ne sont nullement estompés, mais surtout que les divisions du corps électoral sont encore plus profonds. Pour MG, le pluralisme démocratique ne repose pas seulement, loin s’en faut, sur la nécessaire liberté d’expression et la tolérance, mais surtout sur une donnée incontournable : « la pluralité des composantes structurelles » de l’univers démocratique. C’est-à-dire ? Le fait que les opinions dispersées s’organisent autour de trois options fondamentales qui renvoient aux constituants fondamentaux de cet univers : si vous discutez politique avec n’importe qui, au bout de 5’, ces trois dimensions apparaîtront : le désir d’ordre, le besoin de liberté, le souci de la transformation des conditions de l’existence collective (changement social). A chacune de ces trois options, correspond les trois grandes idéologies politiques : le conservatisme, le libéralisme, le socialisme, qui sont autant de vérités partielles indépassables. . « Il y a une vérité du conservatisme. Une vérité du libéralisme ; Une vérité du socialisme ; mais sans qu’une synthèse supérieure soit possible ».Il y aura toujours une droite et une gauche, des conservateurs et des libéraux. Seul un travail de médiation peut articuler ces termes divisés et séparés ; c’est la raison pour laquelle cette réflexion nous conduit à une refonte philosophique de la constitution du sujet politique moderne (remise en cause  du modèle rousseauiste)

► Il faut donc faire la critique de la théorie « canonique » de Rousseau et de son « Contrat social ». Le sujet politique qu’il appelle « le Souverain » suppose une fusion des volontés particulières dans la volonté générale. Le pouvoir se confondant avec l’union des citoyens. Même si une telle figure du sujet politique permet d’inverser la figure de l’asservissement religieux (Ancien Régime) à l’UN religieux (subordination à un principe transcendant), à la toute-puissance divine, « elle se coule dans la même forme » dit MG. Explication : l’union des hommes libres se réalise autour d’un pouvoir qui tire sa légitimité de son union non plus avec Dieu mais avec la Volonté Générale (grâce à l’exercice de la raison), qui est aussi la figure de l’Un supérieur à toute volonté particulière. S’il est vrai que l’histoire de notre Modernité jusqu’à ses dernières décennies se traduit par l’extinction de toutes les anciennes transcendances au profit du règne des autonomies individuelles, l’idée de cette liberté comme fondatrice d’une unité supérieure doit être à son tour déconstruite… Elle devient une impasse au fur et à mesure que l’apprentissage de la démocratie découvre justement la division des opinions et des intérêts. Découverte difficile et scandaleuse, qui va nourrir des réactions conservatrice ou révolutionnaire en faveur de l’unité perdue, soit par un retour au passé, soit par une projection dans l’avenir. Histoire du fonctionnement démocratique : balancement entre le fait d’assumer les tensions, et celui de rechercher l’unité perdue. Le totalitarisme s’est tristement illustré dans la deuxième option : il représente le rêve de l’unité dans la société, et entre la société et l’Etat… Il faut désormais trouver une « forme du sujet » qui passe par la séparation, et donc la relation entre ses termes, et qui soit définitivement libéré de l’ancien « assujettissement à plus haut que soi ». Cette forme nouvelle du « gouvernement de soi », d’essence relationnelle (au sens de mise en relation) doit ouvrir sur un processus sans cesse à reprendre et sans résultat garanti. Sa réussite dépendra alors de la qualité du travail de médiation accompli…

Ce nouveau rapport de la communauté sur elle-même doit permettre également de raccorder l’individuel et le collectif sur le mode de la relation, en dépassant à la fois l’incorporation holiste de l’ancienne société, mais aussi la disjonction contemporaine.

En conclusion : ce nouveau sujet politique est essentiellement relationnel : comme nous l’avons vu, le compromis est obligatoire et la fusion des options antagonistes impensable. La relativisation des options qui s’en suit (cf. par exemple celles des politiques de la République d’aujourd’hui) explique une bonne partie du trouble actuel. Nous n’assumons pas encore complètement ce fait. Nous sommes dans un moment d’entrée dans cette logique de coexistence et de médiation entre des options antagonistes, et ce n’est pas simple de s’y adapter. Le fonctionnement qui a des chances de s’imposer est un mode de fonctionnement à base de médiation, de mise en relation, de combinaisons nécessaires à trouver, en vue de la recherche d’équilibres. D’où l’importance que nous devons accorder à la délibération, à la confrontation réglée des partis qui incarnent ces options antagonistes.

Marcel Gauchet : « La démocratie est en train de découvrir que face à des vérités également légitimes, elle a avant tout une fonction médiatrice et de compromis »