Les finalités de la discution à l'école - Mai 2003

 
 

LES FINALITES DE LA DISCUSSION A L’ECOLE

 

1-Exister et être reconnu comme sujet capable de penser par lui-même. A travers ces discussions, c’est la « validation de soi » à travers sa parole et l’écoute qu’elle rencontre qui est en jeu.

 

2-Favoriser l ‘exercice et le développement de la pensée : apprendre à dire et à développer ses idées – à les interroger, les mettre à l’épreuve – activer sa faculté d’éveil, d’étonnement, d’interrogation – verbaliser, à partir de son expérience personnelle, en se distançant de ses affects ; cela implique de savoir gérer et différer ses premières réactions en faisant l’effort de les « métaboliser » par la pensée . En réalité, le développement de ce qu’on pourrait appeler un « espace de délibération interne » rejoint celui du développement de la personne dans sa globalité : en partant de thèmes sensibles et « anthropologiquement » forts, il s’agit de favoriser l’essor progressif d’une réflexion qui s’émancipe du corps et de l’affectif (sans dénier ou se couper de ceux-ci !). C’est un travail d’étayage ou de « pontonnerie » qui doit soutenir ce passage du corps à la pensée. Cet apprentissage de la réflexivité peut être « récupéré » dans l’ensemble des cours…

 

3-Contribuer au développement du « Moi Social » à travers d’une part les thémathiques abordées qui interroge l’humain et son monde, et d’autre part le fonctionnement réglé et collectif de cette activité. Il s’agit notamment :

-de relativiser son point de vue au contact de ceux des autres .

-de préférer l’approche de la vérité (jamais conquise) aux affirmations péremptoires et peu argumentées, dont le but est souvent de se « mettre en avant ».

-d’apprendre à mettre en commun, à entendre l’autre dans sa différence et sa pertinence.

-d’accepter la frustration de ne pas avoir « toute la place » que l’ont pourrait souhaiter…d’être « un parmi d’autres » membre d’un groupe, d’une collectivité.

-de fortifier son sentiment d’appartenance au groupe et de contribuer à tisser du lien social à travers le développement d’une communication qui valorise la parole, l’écoute, le respect d’autrui ; et ainsi de faire l’expérience d’une communication fructueuse qui ne s’apparente pas à un combat. Découvrir qu’ « une communauté de recherche » est possible.

 

Daniel Mercier, COP/Formateur

 

Mai 2003