"Où est passé le bien commun ?"

 
 

Samedi 16 novembre 2019 à 17h45 à la Médiathèque de Maureilhan

Le Sujet

"Où est passé le bien commun ?"

 

Présentation du Sujet

 

Le sujet :  " Où est passé le bien commun ?"

Présentation du sujet :  

 
   

Où est passé le bien commun ? Telle est la question qui se pose aujourd’hui  dans un monde où le politique ne semble plus avoir la maitrise face aux puissances financières, où le toujours plus de croissance s’impose comme une fin en soi : on parle beaucoup des intérêts individuels, et la référence au bien commun a été évacuée…. Si bien qu’ « au grand bal de la consommation, le bien commun fait aujourd’hui tapisserie » (François Flahault).

Or la fragile coexistence des humains repose largement sur les biens communs, ou biens collectifs, dans lesquels se concrétise le bien commun. Cependant, leur importance, ainsi que leur diversité naturelle et culturelle, matérielle et immatérielle, reste sous-évaluée au regard des biens marchands.

Mais qu’est-ce que précisément le bien commun ? Peut-il être assimilé à l’intérêt général ? Peut-on le réduire à ce qu’on nomme biens collectifs ? Ne faut-il pas l’étendre à d’autres dimensions, plus importantes encore ? Plus essentielles à notre vie ensemble, aux relations entre nous et les autres ? Et par ailleurs que peut-on souhaiter, espérer quant à la place  que doit occuper le bien commun lorsque la question de « la vie bonne » est posée ?

Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre ensemble…

 Marie Pantalacci 4/11/19

 

Synthèse personnelle de Michel Tozzi

 

Qu’est ce que le Bien commun / les biens communs ?

 

Le Bien commun apparait comme une valeur positive (le Bien comme on dit le Vrai ou le Beau) ; et collective, partageable (commune).

Il y a au moins deux conceptions du Bien commun :

  1. Une historique, où ce Bien est un bien matériel, mais non accaparé par un ou quelques uns (Cf les « commons »), bien collectif n’appartenant à personne, mais à une communauté, dont chacun jouit raisonnablement de l’usufruit sans en priver les autres (cogestion). Le Bien commun, plus généralement, c’est ce qui est nécessaire à chaque humain et tous les humains pour survivre : ce qui permet de satisfaire leurs besoins biologiques, vitaux. Il y a en ce sens des biens communs comme l’eau pour boire, l’air pour respirer, une terre fertile pour se nourrir etc., qu’il faut absolument préserver (par exemple de la pollution), parce qu’ils sont la condition de possibilité de la permanence de la vie. Un Bien commun à tous, c’est ainsi la Nature, dont il faut prendre soin. Il faut gérer ses ressources naturelles avec précaution, car certaines sont en voie d’épuisement (trop grande empreinte écologique, empreinte carbone, diminution de la biodiversité et effet de serre etc.). Cette prise de conscience écologique que l’espèce humaine est menacée à court terme a de grandes conséquences économiques (nécessité d’un développement durable, voire décroissance, par opposition à la logique destructrice du capitalisme mondialisé).
  2. Mais le Bien commun, c’est aussi ce qui est nécessaire à chaque humain et tous les humains pour coexister, vivre et tenir ensemble : c’est le lien social, relationnel. Avec la façon dont l’organise d’une part la société, avec les formes qu’y prend la culture (éducation, religion, mœurs, art, science, philosophie etc.), ce qui se transmet dans la famille et par l’école.Et d’autre part l’Etat, avec ses institutions, son régime politique, le droit, les lois. Le bien commun se décline alors selon des échelles diverses selon la taille et la nature des communautés : municipalité, région Etat, Europe, monde… A chacune de (se) construire son et ses biens communs, et à les gérer au mieux. La démocratie participative propose un mode de gestion fondé sur la coopération et la co-construction du Bien commun. L’expérience historique a montré qu’il est difficile de faire confiance aux intérêts privés pour faire prévaloir l’intérêt général. D’où la notion de service public, s’adressant à tous de façon désintéressée et sans discrimination…
  3. Dans les deux cas il y a l’idée d’un patrimoine matériel et immatériel à entretenir et étoffer.Quand la communauté c’est l’humanité, l’Unesco parle du patrimoine mondial de l’humanité, dont elle fait progressivement l’inventaire…
 
Michel Tozzi